Clérandre, les chroniques du temps libre - Recettes de cuisine, déco, loisirs créatifs, voyages, jardin en Provence...

Pas vu le soleil de la journée ce 30 décembre. On se chausse et emprunte des petites routes bordées de champs de pommiers décharnés, aux branches noueuses comme des bras de vieux lutteurs.  Troncs gris sur le gris du ciel, chemins gris, accalmie de l'air: l'hiver se pose sans bruit sur la campagne.
A six mois de là dans le futur, la rare note de gris viendra de cet insecte méridional: la cigale. Si vous vous arrêtez à la devanture d'un magasin de souvenirs, on vous vendra une cigale en plâtre peint de couleurs vives. Notre vraie cigale est terne, grise sur le gris de l'écorce de l'arbre hôte. Discrète et craintive, elle fuit à notre approche en grésillant éperdument ( de colère?)
Celle de la photo nous déroute: nous avons tourné autour de l'arbre ( un amandier), visé la bestiole, appuyé sur le déclencheur de l'appareil-photo plusieurs fois, rien ne l'émeut: l'oiseau rare!
Si bien que de très près, on s'aperçoit que son habit gris révèle quelques nuances de beige, de brun, et puis ces points rouges, catadioptres? cataphotes? diodes?
Nous ouvrirons les " souvenirs entomologiques" de Jean-Henri Fabre pour en savoir plus.
Mais, en attendant, merci aux savants d'éclairer notre lanterne sur ces mystérieux points rouges.

Voici une façon originale d'accommoder des steaks. C'est la recette intitulée : «Roulade de boeuf aux poireaux et graines de moutarde» que j'ai dénichée dans un vieux livre de cuisine.
Ingrédients :

• 4 steaks de 160 g chacun bien aplatis
• 1 cuilerée à soupe pleine de graines de moutarde écrasées et trempées 12 heures dans du vinaigre balsamique
• 3 poireaux
• 50 g de lard fumé
• 2 cuillerées à soupe d'huile d'olive
• 4 cl de vinaigre balsamique
• 2 oignons
• 1/4 l de vin rouge
• 20 g de beurre froid
• 1 petite botte de persil
• 1 feuille de laurier

Assaisonnez les steaks de sel et de poivre, saupoudrez-les de graines de moutarde.
Coupez les poireaux lavés dans le sens de la longueur et faites-les blanchir dans de l'eau salée pendant 1 ou 2 minutes. Rincez-les à l'eau froide et épongez-les.
Couvrez les steaks des poireaux.
Répartissez le lard coupé en petits dés sur les steaks.
Roulez la viande et bridez-la avant de la saisir de tous côtés dans l'huile d'olive.
Ajoutez le vinaigre, couvrez et laissez mijoter 30 min. Pendant ce temps, émincez persil et oignons, ajoutez-les aux roulades avec la feuille de laurier et prolongez la cuisson 15 min à couvert.
Retirez la viande et gardez-la au chaud. Faites bouillir les légumes avec le vin rouge, coupez le feu et ajoutez le beurre. Laissez fondre.
Retirez les ficelles aux roulades, coupez la viande en tranches, servez sur des assiettes chaudes, nappez de sauce.

Faire du compost, c'est facile : au lieu de jeter vos déchets de légumes, de fruits et de nourriture dans la poubelle sous l'évier de la cuisine, apprenez à les porter au tas de compost suivant ces conseils.
Si vous avez un jardin, dressez au fond de celui-ci, loin de la maison, et de celle des voisins, mais avec un accès commode, quatre palettes en carré. Attachez-en trois solidement et utilisez la quatrième comme une porte, avec, si vous le désirez un système de charnières d'un côté, en liant deux montants voisins avec des bouts de corde. A partir de ce moment-là, portez dans ce composteur de votre fabrication une couche de broussailles pour le drainage, puis par dessus : des tontes de pelouse, des déchets de cuisine, de fruits et de légumes, des feuilles fraîches ou mortes, des cendres de bois, du crottin animal, de la sciure. De temps en temps, si le temps est sec et pour amorcer la fermentation, arrosez de quelques litres d'eau. Le tout ne doit pas être détrempé, mais pas sec non plus.
Les proportions aussi sont importantes.
Tout ce qui est riche: déchets de cuisine, cendres, crottin doit représenter en tout un quart du mélange. Il vaut mieux ne pas dépasser ce taux.
J'ai l'habitude de commencer le tas au printemps avec les feuilles mortes et et les broussailles qui ont été oubliées dans le jardin tout l'hiver. Les tontes d'herbe printanières font aussi monter le tas assez vite. Je retourne le compost deux ou trois mois après son démarrage, quand les couches ont atteint le haut des palettes. Je me rends ainsi compte de son état. C'est le moment le plus pénible. Je l'arrose si nécessaire, un ou deux arrosoirs suffisent.
Je le retourne encore à l'entrée de l'hiver, je vérifie l'humidité, trop sec, le mélange n'évolue pas, trop humide, il est collant, voire gluant et malodorant, puis je le couvre d'une bâche et je l'oublie jusqu'au printemps prochain.
En avril au plus tard, je le transporte au jardin tel quel, je le répands sur la terre nue, autour des arbres, au pied des plantes gourmandes en le mélangeant superficiellement. Pour un arbre fruitier, un demi-seau à un seau suffit, une pelletée pour un rosier, une belle poignée pour une plante en pot. Vous saurez très vite ce que demande votre jardin.
Vous n'empoisonnerez plus les vers de terre avec de l'engrais chimique. Ils reviendront, et les oiseaux aussi.
Merci à la revue «Les quatre saisons du jardinage», pour qui la fabrication du compost est un sujet récurrent. Cette revue est éditée par Terre vivante, où l'écologie est poussée à fond.

Vous allez dire: «Encore une recette?» et je répondrai: «Qui est indifférent à la nourriture?» Avant-hier, j'ai préparé des rouleaux de printemps à la vietnamienne pour le lendemain. On peut sans risque faire ça la veille.
Dans un grand saladier, mélanger, avec les mains propres:

• 1 botte de cébettes avec le vert coupées finement
• 3 carottes râpées
• 1 bocal de germes de soja rincés et bien égouttés
• 1 noix de gingembre frais râpé
• 2 gousses d'ail râpées
• 1 bol de champignons chinois cuits, égouttés et hachés
• 1 forte pincée de sel de céleri
• Autant de menthe séchée ou quelques feuilles fraîches
• 1 bol de nouilles chinoises cuites, égouttées et coupées
• 1 boîte de miettes de crabes égouttées
• 1 boîte de crevettes décortiquées égouttées
• 1 ou 2 poignées de cacahuètes grossièrement écrasées

Dans un plat creux rempli d'eau chaude, tremper l'une après l'autre des feuilles de riz et les étaler sur un torchon sec.
Poser sur chacune d'elle une petite portion de salade verte débarrassée de sa partie dure, puis un peu du mélange du grand saladier.
Rouler le tout, quand la galette de riz est souple, en rabattant les côtés pour bien enfermer la farce. On obtient une vingtaine de rouleaux grand format ou une trentaine avec des feuilles de riz de petites dimensions.
Pour la sauce, mélanger 4 cuillerées à soupe de nuoc-mam, un peu d'ail râpé très fin, un peu de gingembre en poudre, une petite cuillerée de sucre en poudre, une cuillerée à soupe ou deux de carottes râpées, et assez d'eau pour remplir le bol dans lequel on fait la sauce.
Voilà, c'est une recette facile, un peu longue mais qui a beaucoup de succès.
S' il faut acheter les rouleaux tout prêts, cela revient très cher. J'oublie parfois la menthe, ou les crevettes mais c'est toujours très apprécié. En tout cas, les sept convives d'hier-soir ont mangé les 42 rouleaux ( petites feuilles tout de même) que j'avais posés sur la table!
Je charge Pierre d'illustrer cette page, parce que je n'ai pas eu l'idée de faire une photo avant le repas. En fait, il aurait fallu faire une photo de la cuisine pendant la confection des rouleaux! Heureusement, comme il n'y a pas de corps gras dans la recette, le nettoyage est facile. Allez, la prochaine fois, je vous fais le ragoût aux neuf viandes!!

C'est Pierre Pernix qui a illustré cette page.

Pendant que deux "sans-souci" sont en train de dormir sur une île des Caraïbes, deux citadins attendent avec impatience leurs souhaits d'anniversaire et peut-être leurs cadeaux. Cent pour cent artificielles, ces roses durent plus d'un matin et nous font croire que l'hiver est fini. A la distance Lagnes-Paris, le bouquet a belle allure! A bientôt pour de vraies fleurs.

Sur les marchés, on peut encore acheter des morceaux de courge muscade, taillés sur place et qui méritent une bonne petite recette sucrée dont voici le secret: Dans un plat en terre graissé ou garni d'une feuille de papier sulfurisé, mélanger 100g de farine de maïs ( celle qui sert à faire la polenta), 3 cuillerées à soupe de miel, 500g de courge cuite et bien égouttée,2 oeufs, 1quart de litre de lait, une pincée de noix de muscade et un peu de cannelle en poudre. Faire cuire à four chaud pendant environ 30 minutes. Cela s'appelle le mias, c'est très bon, pour qui aime la courge. On peut ajouter un peu de confiture de son choix, mais ça gâche un peu le goût musqué de la courge.Vous trouverez d'autres recettes tout aussi savoureuses et authentiques dans le livre titré:"L'alimentation provençale et la santé", que produit la Mutualité Sociale Agricole de Vaucluse, et édité par A. Barthélémy à Avignon. Il existe également un recueil intitulé, je crois:" L'alimentation méditerranéenne", dans lequel des gens ordinaires, pas des people, ont proposé leurs recettes, et c'est encore meilleur,car c'est une cuisine éprouvée et délicieuse, toujours par la M.S.A et chez le même éditeur. A vos fourneaux, loin de la cuisine moderne!

Février,
c'est le mois du coup de fil de Danièle, qui habite Toulon, a plein d'amies sympas, possédant un jardin, et un bigaradier dedans. Les amies aiment l'arbre, mais ses fruits, les bigarades ou oranges amères, sont délaissées. Tant mieux pour moi, car je vais pouvoir faire la marmelade d'oranges, et comme je l'ai déjà dit, sans payer les fruits. Enfin, je les paierai d'une autre façon, voyez vous-même: déplacement à Toulon, soit trois cents km aller-retour, sur l'autoroute la plus chère du monde sans doute et repas à la brasserie pour six personnes ( exceptionnel tout de même cette année).
Quelquefois, les oranges arrivent jusque chez nous sans frais.
Quelquefois, elles ne nous coûtent que le voyage et un petit cadeau à la donatrice.
Parfois, je me dis que la source va se tarir et mon coeur se serre.
Mais, cette année encore, bingo! le téléphone a sonné!
Alors, passons aux choses sérieuses, je vous donne LA recette éprouvée de la marmelade d'oranges amères.

1. Trouvez des oranges amères non traitées.
2. Trempez-les après lavage pendant au moins 48 heures dans de l'eau que vous changez toutes les douze heures.
3. Essuyez-les et coupez sans regret la peau côté queue, à cause de la pollution qui a taché cette partie.
4. Coupez-les en deux et pressez-les pour en extraire le jus, peu abondant, que vous verserez dans la bassine à confiture. Ceci vous permettra de retirer les pépins, nombreux que vous enfermerez dans une gaze (cela s'appelle un nouet) et que vous mettrez aussi dans la bassine.
5. Retirez donc les pépins, c'est facile, puisque la chair des oranges est presque sèche.
6. Aiguisez un couteau, sortez la planche à découper, mettez un disque et coupez finement, mais vraiment finement les moitiés d'oranges. C'est long, mais la qualité finale en dépend.
7. Versez vos oranges en tranches fines dans la bassine, votre ou vos nouets, le jus y est déjà.
8. Ajoutez de l'eau à ras bord. Faites cuire doucement jusqu'à ce que les oranges soient tendres. C'est assez long, et il faut peut-être ajouter de l'eau de temps en temps. Le tout n'est pas une soupe claire, mais pas un ragoût non plus. Ça remue facilement.
9. C'est cuit? Goûtez une tranche sans vous brûler. C'est tendre? Oui. Ah! c'est amer aussi? Ca va s'arranger!
10. Ajoutez le sucre et un jus de citron pour deux kilos d'oranges. Là, fiez-vous à votre bassine: je mets plus ou moins deux kilos de sucre pour trois litres d'oranges cuites de mélange tranches d'oranges-eau de cuisson. Mais on peut sucrer davantage.
11. Faites cuire, la confiture se met à sentir et à briller, cela prend encore une bonne demi-heure, il faut que ça bouille au moins dix minutes. Remuez, ça attache vite au fond.
12. Rempissez vos pots très propres et ébouillantés, avec la confiture brûlante.
13. Etiquetez et datez: vous goûterez votre fabrication dans un an, elle se sera bonifiée, mais elle est excellente tout de suite!

Ciao!

C'est Pierre Pernix qui a illustré cette page.

C'est en cherchant des informations sur le maïs, puis sur la goyave, que j'ai pensé contribuer au savoir commun en donnant ici des renseignements sur le fruit de l'églantier, appelé vulgairement gratte-cul, à cause de ses poils, ou cynorrhodon.
Je reste très attachée à la fabrication domestique de quelques confitures, n'achetant jamais de fruits pour en faire, mais plutôt attendant les cadeaux des amis ( pour les abricots, les citres par exemple) ou ceux de la nature. Les églantiers souffrent un peu de la sécheresse près de chez nous, mais bon an mal an nous fournissent toujours un demi-seau de fruits. Equipés de gants que nous quittons vite car c'est incommode, à la fin de l'automne ou même en janvier, , nous cueillons les fruits mous et assombris par le gel. Les oiseaux ne sont pas oubliés, nous leur laissons les branches inaccessibles.
Rentrée chez moi, je prends le temps d'ôter le petit bout noir de chaque fruit. Puis je lave la cueillette et je la verse dans une marmite avec soit de l'eau, soit un mélange d'eau et de jus de raisin de nos ceps pasteurisé en octobre, soit du raisin seul ou du vin blanc ( recette vigneronne), enfin assez de liquide pour que les fruits baignent et soient recouverts.
Si le gel a bien ramolli les cynorhodons, ceux-ci cuisent assez vite, sinon, il faut prolonger la cuisson.
Je passe le tout au moulin à légumes grille fine, c'est assez long et fatigant, j'y mets un peu les doigts et j'ai les mains rouges, d'un beau rouge garance pour quelques heures.
Je verse la purée obtenue dans la bassine à confiture et je sucre au jugé, pour être précis, je mets 650g de sucre pour un litre de purée, parce que le raisin a aussi apporté du sucre. J'ajoute deux sachets de VITPRIS au mélange pour une bassine de 6 litres de capacité maximale. Le cynorhodon n'a pas de pectine. Je fais cuire jusqu'à ce que la couleur devienne brillante, c'est un bon indice, et que le mélange sente bon. De toute façon, c'est une purée déjà assez épaisse au départ.
Voilà, on a presque terminé, il reste à mettre en pots ébouillantés ( très important), à étiqueter, et à goûter la confiture restante, un peu refroidie dans la bassine: délicieux.
Anecdote: Début janvier 2007, j'ouvre un pot de la cuvée oubliée de janvier 2005. Aussitôt, je sens une forte odeur de rose envahir mes narines! Quant à la confiture, elle dépassait en goût tout ce que je connaissais. Alors, remplissez vos pots très proprement et laissez-les viellir un an ou deux avant de les consommer.

Une jolie couverture de landau ou poussette vient de naître entre les mains de Lucy, débutante méritante en tricot. Il s'agit réellement d'un travail personnel, même si la machine à tricoter a été bien utile pour les franges en cordon, si long à faire au " tricotin " d'un autre âge. Bravo, Lucy!

Champions de la couleur, les Irlandais habillent leurs façades de teintes vives, avec des associations audacieuses. On ne s'étonnera pas de ne pas trouver trop de vert sur les murs. Le pays tout entier est vert, excepté les régions de l'Ouest, où le brun des tourbières domine. On peut occuper son temps de visite des villes et villages en recherchant la façade ou la vitrine la plus colorée, ou la plus originale. Et comme les peintures sont souvent refaites, à cause sans doute de l'effet néfaste du climat océanique sur les matériaux, le concours n'est jamais terminé!